MAURICE ET LES MAURICIENS

HISTOIRE

Nommée Dina Arobi, l’île est déjà connue des navigateurs arabes au XIIe siècle mais n’est pas colonisée par ceux-ci. En 1510, l’un des nombreux navigateurs portugais, Pedro de Mascarenhas – à l’origine du nom Archipel des Mascareignes – aborde l’île alors qu’il se rend en Inde. Il se contente de laisser quelques animaux domestiques avant de repartir vers de nouvelles aventures. Les Portugais baptisent l’ile «Cirné» (le Cygne).
Les premiers habitants seront les Hollandais en 1598: ils baptisent l’île «Mauritius» en l’honneur de leur souverain Mauritius van Nassau. Mais ce n’est que 40 ans plus tard que l’île sera réellement occupée (300 personnes au plus fort de l’occupation) pour en faire un point de ravitaillement sur la route des Indes. Les Hollandais en profitent pour exploiter (et détruire) les forêts d’ébène, développer la culture de la canne à sucre et introduire quelques animaux domestiques, tels que des cerfs que l’on chasse encore de nos jours. C’est durant cette période que disparaît le célèbre Dodo. Après plusieurs tentatives infructueuses pour coloniser l’île, les Hollandais l’abandonnent définitivement en 1710.
La France annexe l’île en 1715 et la rebaptise «Isle de France». La nomination de François Mahé de La Bourdonnais au poste de gouverneur en 1735 marque l’essor de l’île: les installations portuaires et le réseau routier sont améliorés, le premier moulin à sucre et un hôpital sont construits. Les besoins en main-d’œuvre sont principalement assurés par l’esclavage. Injustement accusé de trahison, Mahé de La Bourdonnais sera rappelé en France et emprisonné en 1747. Les gouverneurs qui lui succèdent font de leur mieux pour poursuivre le développement de l’île.
Au début du XIXe siècle, l’Océan Indien est le théâtre de nombreux conflits entre navires anglais et français. Après de nombreuses batailles navales, l’île tombe aux mains des Anglais en 1810. Elle leur est officiellement concédée en 1814, après la signature du traité de Paris. Les Anglais rebaptisent l’île «Mauritius» et la gouverneront pendant plus de 150 ans. Cependant, les accords conclus avec les Français permirent le maintien de l’usage de la langue française et de certaines dispositions légales.
Le fait le plus marquant de cette période est l’abolition de l’esclavage en 1835, qui contraint les colons à engager de la main-d’oeuvre en provenance de l’Inde, phénomène connu sous le nom d’engagisme. C’est le début des grandes vagues migratrices et d’un accroissement considérable de la population. Ainsi, 25 ans plus tard, la moitié de la population est d’origine indienne. Durant cette période, l’industrie sucrière se développe intensivement et favorise l’éclosion économique de l’île durant tout le XIXe et le XXe siècle.
Tout au long de ces deux siècles, Mauritius affirme de plus en plus son autonomie vis-à-vis de la couronne britannique. L’Angleterre finit par accepter le principe de l’indépendance: elle est accordée le 12 mars 1968. Mais il faudra attendre 1992 pour que Mauritius devienne une république et qu’elle fasse partie du Commonwealth. La constitution est basée sur le modèle britannique: le pouvoir exécutif est confié au Premier Ministre et à un cabinet ministériel.
Le Parlement, composé de 60 députés, représente plusieurs partis politiques et détient le pouvoir législatif. Il élit le Président de la République qui a une fonction purement protocolaire.
A noter que Maurice est un archipel qui regroupe, outre l’île principale, les îles de Rodrigues, Agaléga, Saint-Brandon, certaines îles des Chagos et d’autres (Cargados…).
Depuis ses origines, l’île est un patchwork humain et culturel. Les descendants des colons français ou anglais, des esclaves africains, des travailleurs indiens, des commerçants chinois ont conservé leurs langues, leurs coutumes et leurs croyances. Enrichie de toutes ces influences extérieures, la société mauricienne actuelle (1,258 million d’habitants en 2012 dont 40.000 à Rodrigues) se répartit sur 341.000 foyers.
Ces Mauriciens sont d’origines africaine, indienne, chinoise et européenne.
Quatre des principales religions sont pratiquées à Maurice: l’hindouisme (52%), le christianisme (30%, catholiques pour la plupart), l’islam (17%), et le bouddhisme. Ces communautés se rattachent à plusieurs langues maternelles et ancestrales (Français, Anglais, Hindi, Bhojpuri, Tamoul, Urdu, Mandarin) mais c’est le Créole qui fait office de trait d’union entre les différentes cultures.
D’une façon générale, ces communautés cohabitent harmonieusement. On parle de «mauricianisme», mélange de patriotisme et de fierté pour son île. Mais, sans vouloir égratigner cette belle image faite de compréhension mutuelle, force est cependant de constater que les communautés ne se mélangent pas ou peu. Les us et coutumes de chaque culture expliquent sans doute ce phénomène.
On ne compte pas moins de 15 jours fériés. Certains sont à date fixe, d’autres dépendent du calendrier lunaire. A noter que l’Assomption et la Toussaint sont fériés une année sur deux.

 

 Dates  Événement  Origine
 1er, 2 janvier  Nouvel an  occidentale
 1er février  Abolition de l’esclavage  mauricienne
 Février (27)  Fête du Printemps  chinoise
 Février (10)  Cavadee  hindoue
 Février (25)  Maha Shivaratree  hindoue
 12 Mars Fête Nationale  mauricienne
 Mars (29)  Ougadi  hindoue
 1er mai  Fête du travail  occidentale
 Juin (26  Eid-Ul-Fitr (fin du Ramadan)  musulmane
15 août (2017)  Assomption  chrétienne
 Septembre (6) (2016)  Ganesh Chaturthi  hindoue
 Octobre (19)  Divali, fête de la lumière  hindoue
 1er novembre (2016)  Toussaint  chrétienne
 2 novembre  Arrivée Travailleurs Engagés  mauricienne
 25 décembre  Noël chrétienne
La communauté indienne, la plus forte numériquement, fut à l’origine des revendications indépendantistes. Dans les années 1950 se multiplièrent les initiatives pour l’indépendance qui fut accordée à Maurice en 1968. La Reine d’Angleterre resta toutefois le chef de l’Etat Mauricien tandis que Sir Seewoosagur (prononcer Tchatcha) Ramgoolam (SSR), surnommé aujourd’hui «le Père de la Nation», fut élu Premier Ministre. En 1982, Sir Anerood Jugnauth lui succéda.
Depuis 1992, Maurice a atteint la maturité démocratique en devenant une république dotée de son propre chef d’Etat. Depuis les élections de novembre 2014, le Premier Ministre est Sir Anerood Jugnauth. La Présidence est aujourd’hui assurée par une femme, Ameenah Gurib-Fakim

L’économie mauricienne a été le théâtre d’une métamorphose incroyable pendant ces dernières décennies. En 1968, le pays était pauvre et le revenu par habitant était d’environ US$ 260. Actuellement, il s’élève à US$ 12.600 (2012), classant Maurice au 61ème rang mondial (sur 226). Le pays est aujourd’hui cité en exemple pour son développement économique.

Depuis 2003, Maurice est ainsi passée du statut de pays en voie de développement à celui de pays émergent.

L’économie mauricienne repose sur cinq secteurs :

  • Le tourisme (1,1 million de touristes en 2015)
  • L’exportation du sucre (420.000 tonnes)
  • Le textile (grâce à la zone franche)
  • Le secteur financier et off-shore
  • Les TiC/ BPO avec la Ciber-City à Ebène

Motherland

Glory to thee, Motherland,
Oh motherland of mine,
Sweet is thy beauty,
Sweet is thy fragrance,
around thee we gather,
as one people,
as one nation,
In peace,
justice and liberty,
Beloved country may God bless thee,
for ever and ever.

Mère Patrie

Gloire à toi Île Maurice,
Île Maurice,
ô ma mère patrie,
Fraîche est ta beauté,
Doux est ton parfum,
Nous voici tous debout,
Comme un seul peuple,
Une seule nation,
En paix,
justice et liberté,
Pays bien aimé que Dieu te bénisse,
Aujourd’hui et toujours.
Les armoiries et la devise de l’Ile Maurice:
Stella Clavisque Maris Indici ou «l’étoile et la clef de l’Océan Indien».
L’île Maurice étant située dans l’hémisphère Sud, les saisons sont inversées. L’été austral, qui dure de novembre à avril, est humide et chaud. Les températures varient en moyenne de 25°C à 32°C.
De fortes précipitations peuvent se produire mais elles ne se prolongent généralement pas. C’est en janvier et février que les risques de cyclone sont les plus grands.
La saison hivernale, de mai à octobre, est plus agréable. Les températures oscillent de 20°C à 26°C. Les nuits peuvent être très fraîches, surtout sur le plateau central où l’altitude est d’environ 600 mètres (jusqu’à 14°C).
Le Nord offre le climat le plus chaud, tandis que le Centre est plus frais mais aussi beaucoup plus humide.
L’île est soumise aux alizés toute l’année. Les côtes au vent du Sud et de l’Est, sont légèrement plus arrosées que celles du Nord et de l’Ouest. La mer est chaude en été (26°C à 29°C) et se rafraîchit en hiver (20° à 23°C).
Ces Mauriciens sont d’origines africaine, indienne, chinoise et européenne.
Quatre des principales religions sont pratiquées à Maurice: l’hindouisme (52%), le christianisme (30%, catholiques pour la plupart), l’islam (17%), et le bouddhisme. Ces communautés se rattachent à plusieurs langues maternelles et ancestrales (Français, Anglais, Hindi, Bhojpuri, Tamoul, Urdu, Mandarin) mais c’est le Créole qui fait office de trait d’union entre les différentes cultures.

Il fait bon vivre à Maurice, et aucun animal ne représente de danger mortel hormis le poisson pierre. Voici toutefois des informations utiles sur quelques petites bêtes qui nous entourent:

Moustiques: Il n’y a pas de paludisme à Maurice mais les moustiques qui peuvent piquer toute la journée sont bien présents. Dans les maisons, vous pouvez installer des systèmes anti-moustiques, notamment dans les chambres. A l’extérieur, utilisez des systèmes de spirales qui les éloigneront de vous, ou des plantes (citronnelle, géranium…) plus écologiques.
Fourmis: Tellement petites qu’on les remarque à peine… sauf quand elles ont envahi votre cuisine. Enfermez vos aliments hermétiquement, sinon elles se feront un plaisir de les consommer à votre place! Et ne soyez pas étonné si vous voyez un sucrier au milieu d’une soucoupe d’eau, sachez qu’elles ne savent pas nager…
Geckos: Ces petits lézards des maisons qui trustent vos murs le soir ne sont pas du tout méchants, voire ils vous veulent du bien puisqu’ils se nourissent de moustiques. Les chasser est plutôt illusoire, ils font partie de la décoration de chaque maison mauricienne. Vous avez dit décoration?… Préparez-vous à voir tout de même la maison ornée des déjections de ces gentilles petites bêtes au caquetage surprenant.
Scorpions: On peut trouver quelques scorpions sur l’île (rarement), notamment lors de travaux, quand la terre est remuée, mais aussi dans les endroits humides (toilettes, éponges de cuisine…). Ils sont petits, leur piqûre douloureuse mais rien à craindre pour la santé. Attendez-vous à un gonflement, traité ici souvent par du Synthol ou toute crème apaisante.
Araignées: Certaines sont grosses, épaisses et velues, bref plutôt impressionnantes, mais là encore, le pharmacien saura vous soulager en cas de piqûre.
Serpents: Rien à craindre, ce sont de gentilles couleuvres.
Méduses: Il y en a peu, mais si vous êtes piqués… Voir rubrique Santé.
Requins: Il y en a comme partout, seulement hors du lagon et en très petit nombre.
Laffes (ou poisson pierre): Danger! Voir rubrique Santé.
Longueurs
Dans un sens…
1 pied = 0,325 m
1 gaulette = 3,2484 m
…et dans l’autre
1 mètre = 3,08 pieds
1 mètre = 0,31 gaulette
Surfaces </strong
1 arpent = 0,4221 ha
1 perche = 42,21 m2
1 toise = 3,80 m2
1 hectare = 2,37 arpents
1 hectare = 238 perches
1 m2 = 0,26 toise
Le dodo: Symbole de l’île Maurice, de son nom scientifique «RAPHUSCUCULLATUS» et dérivé du Portugais (doudo = stupide), cet animal lent, disgracieux, à bec de pélican et à corps de gros canard dodu était trop lourd pour voler et trop gras pour courir. Certains auront découvert ce volatile dans «Alice au pays des Merveilles», d’autres auront appris qu’il fut éradiqué de l’île sous la période hollandaise. «As dead as a dodo» (mort et enterré) disent les Anglais. Un squelette est visible au musée d’Histoire Naturelle de Port Louis.
Le Post Office/Blue Penny: Un des timbres les plus chers du monde, de par sa rareté plus que par sa beauté. Il en existe trois exemplaires, dont un racheté par un consortium mauricien pour le faire revenir au pays (Musée du Blue Penny). Lady Gomm, épouse du Gouverneur, envoya ses invitations pour son bal en 1847 avec des timbres fraîchement imprimés à Port Louis. L’erreur de l’imprimeur (qui a imprimé Post Office au lieu de Post Paid) fut découverte une fois les invitations parties.
La bataille de Grand Port (1810): Seule victoire de la flotte napoléonienne sur la flotte anglaise, elle figure sur l’Arc de Triomphe. L’Isle de France passera sous pavillon britannique en 1815. «Ils nous prennent le port et nous laissent le volcan» (l’Ile de la Réunion) soupireront les Français.
Paul et Virginie: Couple mythique du Romantisme créé par Bernardin de Saint Pierre qui séjourna à l’Ile Maurice en 1768. L’histoire est inspirée du naufrage du Saint Géran en 1744 au large de l’île d’Ambre. Une magnifique statue en marbre blanc d’Adrien Prosper d’Epinay de ce couple mytique est à admirer au musée du Blue Penny/Caudan.
Robert Surcouf (1773-1827): Un des corsaires les plus fameux, marin intrépide, malouin d’origine. Il passa la plus grande partie de sa vie à l’Isle de France, qui était, avant la Révolution, le 3e port de France de par son volume d’activité. A un officier anglais qui lui disait «nous ne combattons pas pour de l’argent mais pour l’honneur» Surcouf répondit «Vous avez raison, Monsieur, chacun de nous combat pour ce qui lui manque».
L’Aapravasi Ghat: Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2006, il commémore l’arrivée des travailleurs immigrants en provenance d’Inde, au XVIIIe et XIXe siècle. Il se trouve à Trou Fanfaron, à la sortie de Port Louis et fut construit en 1849.
Le Morne: Le Morne Brabant est la montagne située sur la péninsule au Sud-Ouest, classé patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 2008. Le site était un sanctuaire pour les esclaves, les marrons, et représente de nos jours un lieu de mémoire de la période coloniale de l’île.

Outre les moineaux, pigeons et tourterelles connus en Europe, nos jardins sont peuplés d’oiseaux plus exotiques.

Le boulboul: Nom familier donné au condé parce qu’il attrape les boulettes de mie en vol.
Le cardinal: La femelle ressemble à un petit moineau toute l’année tandis que le mâle se pare d’un plumage rouge-orangé dès les premiers jours de l’été. C’est un petit effronté qui s’impose parmi ses congénères lorsqu’il y a miette à gagner. Et véritable Narcisse dans les rétros de voiture!
Le tisserand du Cap: Devenu «Ti‘Serin» en créole puis serin du Cap. D’un jaune vif, il effeuille vos arbres pour en tirer les longs brins dont il se servira pour confectionner son nid. Puis il dénudera totalement la branche, car il vient d’Afrique et le protège ainsi d’éventuels serpents absents à l’Ile Maurice.
Le martin: Son plumage est beaucoup plus joli que son ramage. Le spectacle d’un couple défendant son territoire en piquant sur un chien est assez ahurissant.
La cateau verte de l’Inde: Son bec rouge la différencie de la cateau verte endémique de Maurice (bec noir), menacée de disparition. Très curieuse, joueuse, elle se laisse quasiment apprivoiser. Quasiment… car elle mord.
Le pigeon rose (Pink Pigeon): Endémique de l’Ile Maurice, il est en voie de disparition et très, très protégé.
La tourterelle tigrine: Appelée «tourterelle collier», elle a presque la taille d’un pigeon et porte un collier de perles blanches sur fond noir. Magnifique et rare.
Sans oublier l’emblème de la compagnie aérienne Air Mauritius, le paille-en-queue, ou phaéton, majestueux oiseau blanc dans le ciel marin, avec ses deux longs brins servant de queue.